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REGARDS et SENTIMENTS    R & S

REGARDS et SENTIMENTS R & S

Rien de bien important ici qui ne soit sans attrait pour qui veut le comprendre.


« Partir, c'est mourir un peu »

Publié par Serge ROCA sur 3 Octobre 2014, 10:08am

Paroles d'écrivain :

« Partir, c'est mourir un peu » d'Alphonse Allais

Départ inopiné... Que vaut la vie de l'homme sans le départ ?

Quel sens donner à l'existence si voyager en est exclu ?

On serait tenté de dire que les voyages forment l'esprit, nous amènent à acquérir de l'expérience au contact d'autres ethnies, d'autres peuplades.

Mais partir c'est laisser une partie de soi, celle qui secrète nos souvenirs, nos rêves et le visage de ceux qui sont passés dans notre vie et qui l'influence par leur seul souffle.

On emprunte un nouveau chemin en essayant de l'imprégner de notre propre nostalgie.

On cherche à fuir ce qui nous colle à la peau, ce qui nous définit.

Alors on meurt un peu, on croit tourner le dos à ce qui scelle notre particularité et forge notre personnalité.

Au milieu du chemin, on se pose la question : « peut-on faire abstraction de ce que nous sommes dans cette quête effrénée du neuf ? »

L'interrogation semble dérisoire et pourtant l'Histoire regorge de ces petites morts qui ont forgé des civilisations et des dynasties aux allures mythiques.

De Didon à Gengis Khan, de Colomb à ces naufragés du temps, une kyrielle de gens ont peuplé les continents, ont exploré les continents, ont quitté une terre natale pour vivre sur une terre d'accueil qui deviendra au fil des décennies la nouvelle racine, berceau d'une civilité en plein développement.

« Partir, c'est mourir un peu » mais également c'est renaître ailleurs, se créer une identité neuve que taraude l'appartenance à une ethnie souvent évanouie.

Partir, c'est renaître dans une acception particulière où l'atavique à la « légende personnelle » se joint.

Lorsque le journaliste, écrivain et humoriste français Alphonse Allais écrira ces mots, il était sans doute loin de penser que cette première partie de la citation se relayera à travers le temps et qu'elle suscitera des interrogations et déterrera le plus enfoui en nous.

L'intégralité de la citation est « partir, c'est mourir un peu, mais mourir, c'est partir beaucoup ».

Cette parole suscite le rire sous cape et le sourire face aux choses de la vie jusqu'à la mort. Pourtant, derrière le rire se profile en filigrane la réalité de la quête humaine, celle de l'engouement pour l'inconnu de l'ici-bas et de l'au-delà.

Une quête unique qui trouve son sens dans l'esprit des hommes et dans leur volonté de vaincre la fatalité : la vulnérabilité de sa condition afin de conquérir « les royaumes inconnus »...

« Il n'est pas besoin de courir le monde pour découvrir des merveilles, car le monde est en nous, animé et vibrant de toute une âme dont nous sommes les créateurs ».

« l'œuvre des maîtres vous aura donné la clef des jardins enchantés où toujours vous pourrez vous isoler du monde fastidieux pour oublier les amertumes et les rancœurs ».

Henri de Monfreid vers 1935.

« Partir, c'est mourir un peu »
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